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10 jours après le 26 mai, la terre Politique Française tremble encore!

Elections européennes 2019

Qu’est-ce que ces dix jours disent de la France? 

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Synthèse et analyse des faits :

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1.le mouvement du Président, La REM se pousse du col après avoir frôlé la chute.

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E. MACRON a été sauvé par la fraction bourgeoise-libérale qui a abandonné durablement les Républicains de L. WAUQUIEZ.

 

Dans le même temps une bonne partie de l’électorat progressiste ayant assurée en MAI 2017 la victoire l’a quittée.

 

Le désir de la partie droite de La REM de dépecer un peu plus les Républicains ne convient pas à la partie gauche qui veut maintenir l’équilibre entre la droite et la gauche. Au lieu d’être modeste et circonspect devant le nouveau paysage politique non encore maitrisé les dirigeants de La REM font preuve d’une arrogance à la hauteur de la frousse qu’ils ont eue.

 

Leur tentation à dominer et à faire plier les concurrents est à rapprocher des futures élections municipales. La REM espère gagner des grandes villes en priorité PARIS et s’implanter localement grâce à des opérations de débauchage ou d’entrisme visant les élus PR et PS.

 

Cela peut marcher pour deux raisons ; la première tient aux scores qui font peur, réalisés le 26 MAI par ces deux formations ; la seconde est dans l’idée qu’en 2022 année présidentielle il faudra choisir à nouveau entre MACRON et LE PEN, autant dès lors se positionner tout de suite et conserver sa mairie avec l’appui des amis locaux du Président.

 

Pour autant, le désir d’hégémonie de La REM est démocratiquement injustifié.

 

D’abord parce que le scrutin du 26 MAI n’est pas un succès franc. Il est politiquement confortable uniquement par les faibles scores de toute l’opposition à l’exception du RN.

 

Ensuite représenter 23% de 50% du corps électoral n’est pas suffisant pour entrainer et fédérer la Nation. Or le pays a besoin d’unité et de confiance pour aborder et traiter aussi bien les questions de la vie quotidienne que celles adaptant la France au grand vent de l’Histoire.

 

Le Président devrait prendre l’initiative de proposer un travail commun autour de trois ou quatre sujets incontournables pour l’avenir du pays en EUROPE et dans le MONDE.

 

En complétant cette proposition de l’engagement, au moment même où la France honore les combattants du débarquement et sa libération du nazisme, de maintenir les valeurs du pacte social proposé par le Conseil National de la Résistance. En effet le pays a une histoire et ses valeurs ne sont pas qu’une vue de l’esprit.

 

Un nouveau contrat social pour donner du sens et du contenu attentionné à l’humain dans la société 4.0. A défaut d’être soutenu par les partis politiques actuels qui seraient tentés de rester fermés sur leurs postures politiciennes, le Président serait très probablement appuyé par des  syndicats, par des organisations professionnelles, par le formidable tissu associatif français, par les territoires et par les citoyens désireux d’être acteurs de leur destin. Être plus proche pour appréhender les situations vécues pour être plus fort collectivement, dans l’application des mesures arrêtées donnerait du sens à La Politique.

 

2.Le parti Les REPUBLICAINS est en crise profonde. La plupart de ses dirigeants ne savent pas comment s’en sortir pendant que d’autres pensent qu’il n’y a pas de solution et quittent le parti.

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L. WAUQUIEZ a démissionné de son poste de Président sans doute contre son gré mais à coup sûr pour se protéger des difficultés futures. La patate chaude est dorénavant entre les mains de ceux qui le désignaient comme bouc émissaire du désastre électoral du 26 MAI.

 

L’initiative du Président du Sénat, qui a aucun moment n’a fait référence au parti vise à empêcher l’hémorragie des élus locaux notamment, ceux des métropoles et des grandes agglomérations. Gérard LARCHER veut gagner la confiance des territoires, la piste est intéressante mais la réunion des chapeaux à plume a accouché d’une sorte de débat public de 6 mois, dont on voit mal la signification et l’utilité dans le moment présent.

 

Valérie PECRESSE a d’ailleurs aussitôt après démissionné du parti. Elle a choisi de se donner de l’air suivant en cela l’exemple de Xavier BERTRAND Président des Hauts de France, aujourd’hui le mieux placé pour s’affirmer dans la droite classique.

 

Les Républicains s’agitent mais ce parti a-t-il encore un avenir ?

 

Quel programme cohérent crédible et original peut-il construire et proposer qui trouve sa place entre La REM et le RN ?

 

C’est le dilemme pour un parti de droite pro-européen, fervent de l’économie de marché et conscient des nécessités d’assumer dans ses politiques les évolutions scientifiques, technologiques et culturelles.

 

Reconstruire une force politique de droite classique prétendant aux responsabilités gouvernementales a peu de chance de réussir dans le cadre actuel. Ce constat valide plutôt les choix de PECRESSE et BERTRAND. Ce n’est vraiment qu’après les élections municipales que les rôles se répartiront entre les principaux acteurs et que nous saurons s’il reste un parti ou si ses éléments ont été aspirés soit par La REM soit par le RN. D’ici là les forces centrifuges vont s’exercer.

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3.Le parti EE les Verts fort de son bon score veut recomposer tout le champ politique.

 

Il veut conquérir le pouvoir et l’exercer pour transformer l’Europe et la vie quotidienne des gens. Il représente selon Yannick JADOT la « survie de l’humanité ». Son projet est d’établir une société écologique apaisée et démocratique apportant justice sociale, solidarité et égalité des droits et des libertés. Grandes ambitions il faut en convenir. Le parti EE les Verts a profité tout au long des derniers mois de débats sur des sujets grand public renforçant leurs thèmes de campagne.

 

Le résultat n’est donc pas aussi exceptionnel qu’on le dit.

 

Ce qui donne du volume à la lecture politique du score est l’effondrement des Républicains et la stagnation à un niveau très bas du PS. Ce double constat offre de nouvelles perspectives au parti écologique à la condition qu’il sache en faire quelque chose. Or s’il se pose en super héros sauveur de l’humanité imposant ses certitudes sans respect et considération pour la complexité des rapports de force qui traversent une société moderne il pourrait passer à côté de l’histoire. A court terme les écologistes veulent gagner des municipalités et être porteur de nouvelles espérances.

 

Pour cela ils ne veulent pas d’accord d’appareil. Ils comptent aspirer des électeurs de gauche ayant le 26 MAI fait encore confiance au PS et à LFI. Il faudra plus que cela pour être un grand parti ouvert et progressiste.

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4.Le parti La France Insoumise tombe de haut. De la hauteur où l’avait emmené JL MELENCHON.

 

C’est lui aussi qui par ses attitudes et ses propos l’a affaibli. La ligne politique trop populiste n’aura profité qu’au RN. Le parti se lézarde. La personne du chef est contestée et les débats sur la ligne politique oppose ceux qui veulent regrouper les gauches actuelles à ceux qui jugent que le mot gauche est démonétisé dans le peuple. L’organisation gazeuse de JL MELENCHON est fragilisée.

 

Le chef s’interroge ; que ferait le « vieux » aujourd’hui ?

 

Que ferait F. MITTERRAND l’idole de Jean-Luc. F. MITTERRAND aimait la FRANCE son peuple et sa Nation plus que tout. Il défendait la République et ses valeurs, le Droit et les Libertés publiques. Haïssant le populisme et le nationalisme il liait le destin de la France à l’EUROPE et l’assumait totalement. Pour l’intérêt du pays il s’adaptait aux circonstances sans céder aux impasses dogmatiques. Il acceptait la démocratie interne même quand elle lui était défavorable. Les militants ne quittaient pas le parti. Le droit à la parole était respecté.

 

Voilà pour une part l’enseignement politique de F. MITTERRAND.

 

J.L. MELENCHON pourrait-il prendre du recul comme il se dit parfois ?

 

S’il le faisait ce serait la fin électorale de son parti créé de toute pièce par lui et pour lui. L’effacement puis la disparition de La France Insoumise offrirait de nouvelles perspectives à la sociale démocratie c’est-à-dire à un nouveau PS, J.L. MELECHON veut il cela ?

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5. Le PS est fort silencieux.

 

Sa crédibilité est sérieusement discutée.

 

L’effacement du parti est violent et peut être durable. La fonction historique de la sociale démocratie est-elle arrivée à son terme ? Cette question est posée. Le nier serait stupide. Sans refaire l’histoire du mouvement il faut juste analyser ce qui caractérise politiquement l’après seconde guerre mondiale jusqu’à la chute du bloc soviétique.  

 

Durant cette période âge d’or des sociaux-démocrates le capitalisme a cédé du terrain pour détourner la classe ouvrière et la classe moyenne de voter pour les partis communistes. Le meilleur partage des richesses crées a été mis au bénéfice des luttes sociales et politiques soutenues par la gauche démocratique même si l’aiguillon principal était la peur du communisme soviétique et l’influence concrète des partis et syndicats d’obédience marxiste. Dans le même temps l’idéologie libérale gagnait du terrain et irriguait les esprits jusqu’aux partis sociaux-démocrates et leurs élites dirigeantes engagée dans les responsabilités gouvernementales.

 

L’effondrement et la disparition de l’organisation communiste soviétique a libéré le capitalisme vainqueur de la nécessité de composer avec la sociale démocratie. C’est le tournant qui a marqué le déclin qui se poursuit aujourd’hui.

 

La gauche démocratique n’a pas su ou pu ou voulu procéder aux analyses qui auraient permis de repenser son idéologie sans être accusée aujourd’hui de trahison ou sans s’enfermer dans des postures démagogiques et populistes sans lendemain. Pourtant le système capitaliste est facilement identifiable. Il a besoin de crédit qu’il emprunte aux épargnant pour asseoir et approfondir sa domination sur le système. Il génère des produits et des services issus du génie humain qu’il finance et oriente, il donne à voir des évolutions qui créent des besoins et des envies. La dimension mondiale des productions et des consommations relie les sociétés et les territoires. L’armature théorique est solide. A côté des besoins financiers dont il a fait un produit de spéculation qui se retournera contre lui, le capitalisme prélève les ressources de la planète sans vergogne au point d’apparaitre comme son principal prédateur.

 

En questionnant le devenir de la présence humaine sur notre planète il met en évidence le point le plus faible, le vrai talon d’Achille de son armure.

 

Enfin le capitalisme emprunte la force de travail des hommes et des machines sans leur rendre la valeur utilisée.

 

De ces faciles constats la sociale démocratie aurait pu et dû proposer une orientation idéologique ATTENTIONNEE pour une société post soviétique et post capitaliste.

 

Trois directions ; maîtriser la Finance, maîtriser et ordonner les Ressources Naturelles, maitriser l’équilibre des revenus. Ce travail attendu n’a pas été mené. Les électeurs se sont détournés d’une démarche politique dont l’essence même était de concilier et d’humaniser les contradictions inhérentes à nos sociétés humaines pour qu’elles soient vivables pour tous. Ce n’est qu’à partir de ces principes qu’il sera possible et raisonnable de se saisir pour les traiter les sujets qui surgissent au fil des situations de la vie. Une nouvelle approche idéologique sans rien ignorer des considérations métaphysiques et spirituelles qui appartiennent à la nature humaine.       

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Le PS n’a pas fait le travail qui aurait dû accompagner les politiques qu’il a mis en œuvre.

 

Les conséquences sont tombées brutalement après de nombreux avertissements laissés sans réponse.

 

Dans les semaines et les mois qui viennent le PS va aller à vau l’eau sans ligne politique digne de ce nom.

 

Pour s’en convaincre il suffit de constater que la ligne politique officielle de s’opposer frontalement à MACRON est mise de côté localement dans le cadre de la préparation des élections municipales. Le mauvais score du 26 MAI inspire de la peur aux élus sortant.

 

La pression sera forte et les risques d’évaporation seront grands.

 

C’est dans ce contexte que Bernard CAZENEUVE a posé un premier jalon pour relever le drapeau. Certains croient et espèrent dans cet homme remarquable. L’espace politique dont il dispose est étroit. Il est Européen convaincu et son expérience de l’Etat l’éloigne du dogmatisme et de la démagogie. A coup sûr sa politique sera marginalement différente de l’actuelle.

 

Il ne sombrera pas dans les postures verbales qui laissent croire ce qui n’est pas.

 

Les mots de 1936 et ceux du programme commun ne traitent pas mécaniquement les maux de la société 4.0.

 

Pourra-t-il réussir à se libérer de F. HOLLANDE qui jouera sa carte contre vents et marées ?

 

En fait le PS est dans la même situation que LR.

 

Les deux partis voient leurs électeurs être aspirés par le RN, par La REM, par EE Les Verts.

 

La question est de savoir jusqu’où ?

 

Le 26 MAI les anciens électeurs socialistes ne sont pas revenus. Certains ont voté La REM, d’autres EE Les Verts d’autres enfin sont restés à la maison. L’avenir du PS tel qu’il est aujourd’hui est donc incertain. QUI pour porter les valeurs démocratiques et sociales qui sont les valeurs de la République. Une structure politique quelle quel soit qui ne parle plus aux Français n’a pas de raison d’être. Si le Président MACRON décidait pour véritablement constituer un mouvement progressiste qui parlerait aussi bien à la droite libérale au plan sociologique et économique qu’à la gauche sociale-démocrate les partis LR et PS auraient peu de perspectives d’avenir.

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L’avenir du PS est peu entre ses mains, il dépend de MELENCHON, de JADOT et de MACRON.

 

Le Rassemblement National est satisfait de ses résultats du 26 MAI. A-t-il raison a-t-il tort ?

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La lecture optimiste consiste à considérer le résultat des chiffres obtenus ; la première place qui a du sens par rapport à la bataille menée contre le Président, l’effondrement de la droite LR dont on pense récupérer la partie la plus conservatrice lors des prochaines élections, l’évaporation de la nébuleuse LFI qui peut libérer sa frange la plus sommairement populiste, l’inexistence confirmée du PC et de l’extrême gauche et l’effacement du PS comme force politique d’une fraction des classes populaires.

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La lecture réaliste renvoie à l’analyse de Marion Maréchal Le PEN pour qui il manque au mouvement la base idéologique claire, affirmée et défendue lui permettant de franchir le plafond de verre qui interdit l’accès au pouvoir d’Etat.

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A suivre une réflexion sur ce que ces constats disent de la France politique et citoyenne.

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