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Analyse des résultats du 26 mai 2019

Elections européennes 2019

1.Les élections européennes sont traditionnellement des élections qui ne structurent pas la vie politique Française.


2.En effet la proportionnelle intégrale permet des votes sans prolongement sur les autres scrutins nationaux.


3.Les élections européennes passées en sont l’illustration.

​

Les partis majoritaires de droite et de gauche ont connu des échecs qui ont été suivis de succès électoraux nationaux.
A contrario des partis non gouvernementaux ont obtenu d’excellents résultats suivis de crash électoraux plus ou moins cinglant.


4.Les résultats du 26 MAI emportent ils une situation différente ?


S’agissant des prochaines élections municipales Mars 2020 les élus sortant LR et PS offriront à leurs partis un meilleur visage que celui du 26 MAI au soir. Mais des évolutions sont possibles les médiocres résultats peuvent dissuader des élus en place à se présenter sous une étiquette perdante. De surcroît une nouvelle question va s’imposer : le RN peut il accéder au pouvoir national lors des prochaines élections présidentielles et législatives. 


5.Cette question, malgré de bons résultats électoraux obtenus précédemment par le FN notamment aux européennes de 2014 ne s’est jamais posée en ces termes. Si elle l’est aujourd’hui c’est à raison de l’effondrement confirmé de LR et du PS qui ne parait pas être de nature conjoncturelle.


6.Il s’agit assurément d’une situation nouvelle et sans doute durable qui conduira les citoyens à se positionner sur des raisonnements et des thématiques relatifs aux valeurs démocratiques. Les dirigeants politiques y seront tenus également.


7.C ‘est donc à l’aune de cet ensemble de considérations qu’il convient d’analyser les résultats du 26 MAI avant d’esquisser ce que pourrait être la suite.


8.Si le Président de la République a échoué à être devant le RN, au vu du résultat global du scrutin, il a dans l’instant politiquement marqué quelques points.. En effet malgré le feu nourri anti-MACRON et après 7 mois de contestations dans la rue, maintenir à peu de choses près le pourcentage de voix obtenu au premier tour des élections présidentielles lui redonne un espace politique quoiqu’en disent les oppositions.


9.Ce relatif bon résultat il le doit :


- à son engagement personnel sans lequel la liste Renaissance aurait à peine atteint 19%
- à l’apport d’ un électorat libéral qui a quitté LR
- au maintien dans son électorat d’une partie des électeurs sociaux-démocrates l’ayant rejoint en 2017


10.Le Président de la République aurait tort cependant de se satisfaire de la situation présente.

 

En effet il ne dispose que de 23% de la moitié du corps électoral. C’est insuffisant pour entraîner le pays comme il le souhaiterait. Hors RN, les oppositions morcelées et affaiblies devront choisir entre les postures politiciennes d’oppositions systématiques et l’obligation de prendre en compte le monde réel pour proposer des analyses réalisables redonnant confiance dans la parole politique.


11.Que pourrait faire le Président ?


- Écheniller ce qui reste de LR pour capter l’esprit libéral et démocratique de celles et ceux qui, refusent tout rapprochement avec les positions de Marine Le Pen.


- Donner à sa politique environnementale au sens très large du terme un sens et un contenu captant l’adhésion et le soutien des jeunes génération.


- Apporter une touche et une méthode plus keynésienne à sa politique économique et social ,il a besoin de regagner la confiance perdue de la partie de l’électorat socialiste qui ne croit pas à ce qui se passe à gauche et qui se réfugie dans l’abstention. Conduire cette politique en associant patronat et syndicats afin de porter des réflexions sur les sujets essentiels que sont ; l’avenir du travail dans nos sociétés, l’intelligence artificielle et ses conséquences sur nos vies quotidiennes, les grands investissements à faire pour prendre des positions dans l’économie du 21ème siècle et les phénomènes de relocalisation des emplois. 


 

Les lignes qui précèdent ont été écrites au matin du 27, quels constats et quelles analyses 3 jours après?


12.La majorité respire. Elle a eu peur. Elle est toute ragaillardie.

 

Le Premier Ministre constate avec gourmandise l’effondrement de LR. La majorité souhaite le maintient de WAUQUIEZ à la tête des républicains. Il voulait siphonner des voix au RN. Il a échoué, car le RN comme le FN réunit des gens en désignant et en nommant des ennemis, comme le font POUTINE, ERDOGAN, ORBAN, TRUMP etc…Le LR ne peut pas le faire car une grande part de son électorat est libéral humaniste respectueux des principes fondateurs de la démocratie. Il s’est contenté de qualifier son conservatisme en référence aux racines chrétiennes du pays, sans désigner nommément son adversaire. Le fait religieux n’est plus ce qu’il était, et les immenses difficultés et déchirures de l’église catholique ne font que troubler les esprits.


13.WAUQUIEZ malgré un échec sans précédent n’est pas disposé à donner sa démission. Une opposition se lève dans son camp à partir du SENAT. Gerard LARCHER est l’élément fédérateur. Il a l’appui des responsables politiques des territoires mais il lui manque pour l’instant celui de X. BERTRAND, qui lui, peut avoir un intérêt politicien au maintien de WAUQUIEZ pour être le moment venu le fédérateur tant attendu.


14.Je confirme que La République en Marche ne peut pas ne pas voir ses propres faiblesses. Les électeurs de gauche, socialistes qui ont en 2017 largement contribué à son élection l’ont grandement lâché. Le relatif bon résultat est apporté par un électorat libéral de la droite et du centre. 


15. Cet électorat de la famille libérale, la majorité a l’intention de le fidéliser. Elle peut réussir et si elle y parvient la tâche des rénovateurs républicains sera rendu très difficile et se sera pour E.MACRON un plus pour la suite. Par contre si la majorité ne parvient pas à récupérer la partie de son électorat de gauche parti chez les écolos ou vers le PS, elle offrira à la gauche l’opportunité de rebâtir un nouveau projet à la condition que celui-ci ne soit pas déconnecté des réalités qui déterminent les vrais rapports de forces permettant d’aborder les dossiers qui font et feront le monde du 21ème siècle.

 

Le Président a donc tout intérêt à développer la gauche de sa majorité. La question est de savoir s’il est opportun ou pas de créer à cette fin un mouvement spécifique venant s’adosser à La REM. La question est ouverte et elle divise la majorité. D’aucuns pensent même qu’il faudrait créer un nouveau rassemblement pour donner un nouveau corpus politique au « En même Temps »


15.La gauche démocratique est parvenue à franchir les 5%.

 

Ce n’est pas glorieux mais ce résultat permet à O. FAURE de solliciter les autres formations de gauche dans l’espoir de parvenir à proposer au pays un projet commun.

 

Le patron des VERTS ne veut pas entendre parler du concept ressuscité de gauche plurielle.

 

Que vaudrait une gauche sans les écolos et même sans une fraction de La France insoumise ?

 

Il y a loin de la coupe aux lèvres.

 

La question de l’avenir de la gauche dépendra pour beaucoup du positionnement d’Europe écologie les Verts. Ce mouvement aura à choisir entre l’action pour obtenir des avancées concrètes aussi bien au plan européen que national et coopérer avec les majorités. Au plan national cela veut dire travailler avec E. MACRON, ce qui ne plaira pas aux autres forces de gauche qui refusent toute coopération avec le Président. Si JADOT choisit la singularité et l’opposition frontale ce sera pour revendiquer le leadership de toute la gauche. Ce qui n’ira pas de soi. 


16.Reconcilier la France avec la démocratie politique dépend aujourd’hui de deux forces politiques représentées par deux hommes MACRON et JADOT et quelques autres…

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