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Elections européennes,

5 jours avant

L'origine du mal n'est pas à rechercher dans le principe de l'union mais dans l'abandon du volontarisme politique 

Elections européennes 2019

L’Europe a 27 est forte de 450 millions d’habitants. C’est peu à l’échelle de la planète. Mais ces 450 millions alignent une vraie puissance économique, scientifique, technologique, culturelle et même militaire avec les coopérations britanniques maintenues après Brexit.

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Soixante années d’Europe ont marqué la vie quotidienne des européens. Des projets ont été et sont initiés et réalisés. Les régions d’Europe bénéficient de subventions pour financer leurs équipements.

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L’éducation, la formation, la culture, les sciences et la technologie sont des priorités. Les jeunes sont encouragés à franchir les frontières. Des échanges permettent ces découvertes de l’autre. Nombreux sont les projets labellisés Europe.

La monnaie unique, l’euro est une monnaie de référence. Les politiques économiques ont laissé trop de place aux différentiels faussant les concurrences entre partenaires.

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La Commission a fabriqué trop de réglementations. Elles organisent la vie des citoyens avec plus ou moins d’à-propos, de justesse et d’utilité.

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A l’enthousiasme et aux espérances originels, à la joie de construire un avenir commun de paix, de sécurité, de progrès ont succédé des réticences, des hésitations, des doutes et des renoncements.

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Les acteurs politiques depuis trop d’années sont frileux, leurs petits calculs de pouvoirs à l’intérieur de leurs frontières ont rétréci les espérances des citoyens. La confiance dans le projet européen est perdue ou presque. Chaque Etat membre amène à Bruxelles ses propres problèmes de sorte que l’Union vit ce que vivent les Etats membres sans pouvoir dégager une ligne politique nouvelle.

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C’est dans ce contexte que les postures politiciennes, la montée des populismes et des relents nationalistes sont les blessures les plus graves portées au projet européen.

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Les citoyens européens vivent le présent comme une somme de craintes et d’incertitudes qu’ils imputent à Bruxelles. Un bouc émissaire commode !

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Imaginons la fin de l’union. Chaque pays décide de ses politiques. Plus de contribution à verser, plus de réglementation européenne à respecter, plus de politique à partager, plus de projets financés par l’union, plus de politique agricole commune, plus de réponse commune aux dossiers internationaux…

 

Mais les sujets à traiter sont toujours là : immigration illégale, risques géopolitiques, terrorisme, sécurité extérieure, changements climatiques, maîtrise et financement des évolutions scientifiques et technologiques, société du numérique et de l’intelligence artificielle, régulations des échanges.

 

La France seule pour affronter tous ces sujets. La France seule pour traiter avec la Chine, les USA ? la Russie, l’Inde…La France seule pour affronter les conséquences des coûts de production des pays émergents.

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L’origine du mal n’est pas à rechercher dans le principe de l’union mais dans l’abandon du volontarisme politique. D’un bon principe il a été fait un mauvais usage.

 

Les libéraux ont fait peser sur les salariés des classes moyennes l’élargissement aux Etats de l’ancien bloc Soviétique. Au lieu de financer la mise à niveau des économies, progressivement par un mécanisme type plan Marshall la droite européenne majoritaire a installé et permis la concurrence fiscale et sociale entre Etats membres. La gauche européenne pour sa part s’est idéologiquement éteinte.

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La gestion politique de l’Union ne sort pas grandie ni indemne de cette période qui n’en finit pas d’abaisser le projet initial. L’administration bruxelloise a rempli le vide politique.

 

L’Union à défaut d’être politiquement dirigée a été administrativement pilotée.

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Pendant ce temps-là trop nombreux sont les européens qui rament au quotidien pour obtenir un emploi, disposer d’un revenu décent, élever une famille. Ces Européens ont besoin d’une Europe organisée et présente sur l’essentiel. Une Europe acteur respecté et respectable de l’organisation mondiale dans une économie globalisée aux portes d'une nouvelle civilisation du numérique et de l’intelligence artificielle.

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C’est donc au plus mauvais moment de sa courte histoire que les hésitations devenues des renoncements mettent en péril le projet européen alors que celui-ci serait le meilleur rempart pour combattre les populismes et les dérives du capitalisme financier spéculatif et court-termisme.

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Il n’est donc plus possible de continuer sur les voies actuelles, le mieux serait de se rappeler les objectifs que nous voulons pour l’Europe : la paix, la sécurité, le progrès humain. Trois mots a traduire en réalités politiques.

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La paix suppose que les Etats n’entrent pas en compétition au nom d’une souveraineté nationale mal maitrisée par des postures politiciennes populistes. L’imposture démocratique au bout du chemin. La paix pour l’union mais l’Union acteur de paix dans son environnement géopolitique ; avec la Russie, le bassin méditerranéen, l’Afrique.

 

Vis-à-vis de la baisse d’intérêt des Etats Unis pour l’Europe celle-ci devra se prendre davantage en charge. Sur ce point le Brexit est un sujet sérieux.

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L’Europe puissance concept jusqu’alors rejeté par la plupart des Etats membres doit revenir dans les débats. Une Europe puissance non pour conquérir ou imposer seulement pour être acteur et maître de son destin et de son rôle politique dans le concert des Nations. La sécurité commune comme outil de lutte contre le terrorisme.

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Refonder un projet dans le climat actuel oblige à reconnaître le réel. La renégociation des traités est une pure illusion.

 

Aucune majorité ne peut être réunie à 27.

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Construire un noyau dur de la zone euro relève de l’utopie ;il y a trop de différence actuellement entre Etats riches au nord et Etats du sud défaillants économiquement. Berlin veut préserver les intérêts d’une population vieillissante alors que la France, l’Italie, l’Espagne doivent reprendre des positions industrielles sans manquer le rendez-vous du numérique et de l’intelligence artificielle.

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Devant ces réalités pour regagner la confiance des citoyens les dirigeants politiques doivent se fixer l’objectif économique et social du plein emploi. La faiblesse de l’Union est la somme cumulée des faiblesses des Etats membres. La question du chômage et ses conséquences sociales sont principalement ce qui nourrit les options populistes. Par conséquent la question du plein emploi correspond aux intérêts vitaux de chacun des Etats membres et par voie de conséquences de l’UNION .

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Cette convergences d’intérêts vitaux partagée par l’Union et les Etats membres fera reculer les crispations identitaires, les dérives populistes, l’enfermement national. Elle sera un coup d’arrêt à l’opposition factice et politicienne établie entre souveraineté nationale et souveraineté européenne.

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La Nation n’est pas remise en cause par l’Union.

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Toute politique part de l’échelon national, il y a toujours à toute politique européenne une base nationale à laquelle une part européenne peut venir s’ajouter. C’est en ce sens que cohabitent la souveraineté nationale et une souveraineté européenne.

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Bref, redonner confiance dans l’Union est capital pour que l’initiative exceptionnelle qui a vu des Etats historiquement antagonistes s’élever au-dessus de leurs divisions perdure et fasse vivre un modèle démocratique sans équivalent dans le monde.

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Les citoyens européens ont besoin de sécurité, de protection et d’emplois.

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L’ EUROPE  protectrice n’est pas un besoin archaïque qui trouverait sa légitimité dans une vision religieuse de la société. Elle est un marqueur de valeurs.

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Le besoin de régulation est constitutif des valeurs fondatrices de l’UNION EUROPEENNE.

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Les citoyens souhaitent selon les enquêtes d’opinion une plus grande démocratie. Sans aucun doute les modes de fonctionnement de l’union méritent davantage de clarté et de transparence, plus de politique et moins de bureaucratie.

L’essentiel de la confiance se gagnera dans le champ de l’économie et du social : le plein-emploi, des salaires décents, moins de soumission aux principes libéraux.

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